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Saragosse, berceau musical

La musique résonne partout dans Saragosse. Au delà des nombreux bars à concert, la ville est le berceau de nombreux groupes de musique aux styles variés.

Pour beaucoup, Saragosse est un passage obligé, une ville-test. « C’est quelque chose d’assez connu. Quand quelqu’un veux tester un nouveau produit, il le fait à Saragosse, explique Ruben Belio Lafuente, chanteur du groupe local Rube. Si ça marche ici, il y a de grandes chances pour que ça marche dans le reste de l’Espagne. Pour la musique c’est pareil. Si vous avez du succès ici, vous en aurez surement dans le reste du pays, parce que le public de Saragosse est très exigeant. »

 

De nombreux groupes ont fait leurs premières armes devant une centaine de personnes, dans les ar-rières salles de La Lata de bombillas ou de La Campana de los perdidos. Si un petit nombre arrive à se hisser à une reconnaissance nationale, beaucoup se contente de jouer pour le plaisir. En Espagne comme ailleurs, l’accès au succès est un chemin semé d’embûches.

Trois question à : Pablo Ferrer, expert musical au journal El Heraldo.

Comment peut-on décrire la scène musicale en Aragon et à Saragosse ?

 

C’est définitivement une scène dynamique. Chaque semaine, il y a une moyenne de cent concerts de tous les styles en Aragon. 75 % de ses activités se concentrent à Saragosse. Bien que les artistes internationaux ne s’arrêtent pas forcément ici pour leurs tournées européennes, les principales groupes espagnols le font. Il y a une programmation de premier ordre, autant de musique in-dépendante, que de pop, de rock, de rap ou d'électronique. En ce qui concerne les talents locaux, il y a une moyenne de 600 groupes et / ou d’artistes solo actifs au sein de Aragon. C'est un nombre élevé pour une communauté autonome aussi peu peuplée.

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Quels sont les groupes les plus connus et les plus prometteurs de la région ?

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En Aragon, il y a une tradition de grands artistes dans la musique populaire. Parmi les vétérans, on peut mentionner Bunbury, Amaral, Santiago Auserón et Violadores del Verso (avec Kase.O, leur MC le plus connu).

Ensuite, il y a des références comme Joaquín Pardinilla, Carmen París, Tachenko ou Niños del Brasil.

Parmi les groupes les plus prometteurs, qui ont commencé à tourner dans toute l’Espagne et à l’étranger, on retrouve Los Bengala, My Expansive Awareness et Calavera.

Dans la génération de jeunes artistes, Lady Banana, Victorious Fleet Commanders, White Coven, The Hard Mama et Noa A se distinguent.

Est-ce-que c’est difficile pour les groupes locaux de réussir à un niveau national ?

 

Il y a beaucoup d’endroits pour jouer mais aussi beaucoup de difficultés pour se faire connaître, surtout aujourd’hui. L’obligation d’être inscrits à la Sécurité Sociale, (logique pour les projets solides), diminue les chances des groupes amateurs.

À quelques exceptions près, les artistes locaux qui ont réussi à bien vivre de la musique ont fini par émigrer à Madrid, Barcelone ou à l'étranger. Les aides financières à la musique en Aragon sont minimes, à cause de l’importante dette municipale et régionale. Les groupes ne pensent pas à ces obstacles, mais aspirer à une formation subventionnée ou une aide pour la promotion est une chimère.

À part les concours de talents et les aides annuelles très limitées, il n’y pas d’alternatives solides.

Laura Michelotti

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